Les Chroniques d'Atreyu: Les Salauds dorment en paix (1960) VOSTFR

mardi 10 mars 2020

Les Salauds dorment en paix (1960) VOSTFR

Fiche technique

Titre : Les salauds dorment en paix
Titre original : Warui yatsu hodo yoku nemuru
Titre anglais : The Bad Sleep Well
Réalisation : Akira Kurosawa
Scénario : Akira Kurosawa, Shinobu Hashimoto, Eijirō Hisaita, Ryūzō Kikushima, Hideo Oguni
Production : Akira Kurosawa et Tomoyuki Tanaka
Musique : Masaru Satō
Photographie : Yuzuru Aizawa
Premier assistant opérateur : Takao Saitō
Montage : Akira Kurosawa
Pays d'origine : Japon
Langue : japonais
Format : noir et blanc - TohoScope - Stéréo - 35 mm
Durée : 150 minutes
Date de sortie : 1960

Distribution

Toshirō Mifune : Koichi Nishi
Masayuki Mori : Iwabuchi
Kyōko Kagawa : Keiko Nishi
Tatsuya Mihashi : Tatsuo Iwabuchi
Takashi Shimura : Moriyama
Kō Nishimura : Shirai
Takeshi Katō : Itakura
Kamatari Fujiwara : Wada
Chishū Ryū : Nonaka
Seiji Miyaguchi : Okakura

L'Histoire

Dans les salons d’un grand hôtel, Iwabuchi, président d’une importante société immobilière, marie sa fille Yoshiko à Nishi, son secrétaire particulier. Mais alors que l’on s’apprête à couper la pièce montée, un second gâteau en forme d’immeuble, dont une fenêtre est tachée de rouge, est apporté, créant un malaise palpable dans l’assemblée…

Mon Avis

Si vous ne connaissez pas encore une partie de la carrière de l'immense cinéaste que fut "Akira Kurosawa" dans le cinéma japonais,(et à travers le monde...), alors il est temps de vous faire découvrir quelques un de ses plus grands films avec pour commencer ce chef d’œuvre, "Les Salauds dorment en paix" film aux allures de tragédie shakespearienne dénonçant sans concession et avec cruauté le récit implacable d'une vengeance, sur fond de corruption d'un système gangréné par le pouvoir et celui d'une famille, au centre de ce scénario d'une immense richesse.

D'ailleurs, à ce propos, les coups de théâtre ne manquent pas durant ces 2h30 qui montent en puissance, car même si le rythme adopte un début lancinant, celui ci finit par exploser dès la moitié du film, dans un maelstrom de scènes marquantes, dont la chute s'avère totalement inattendu...

Le film au delà d'être une étude virulente sur la société japonaise, nous offre comme je l'ai dit, une plongée vertigineuse dans le monde de la corruption, au sein d'une immense machine qui n'a aucune pitié pour les gens qu'elle exploite et finit par broyer . Autre atout majeur de ce pamphlet nihiliste et éprouvant de cynisme, ses acteurs principaux, hommes ou femmes, tous au diapason, Toshiro Mifune en tête (et acteur fétiche de Kurosawa) Étant toujours très attentif au soin apporté à la mise en scène, le réalisateur utilise la majorité des outils de la grammaire visuelle pour filmer ce quasi huis clos, avec une composition de plans somptueux (dont ceux du mariage) ou rien n'est laissé au hasard.

Autrement dit, la sémantique des cadres justifie pleinement l'importance de mettre en valeur scène après scène, une narration fluide et passionnante dans la construction, afin de donner un sens à chaque plan évoqué...

"Les salauds dorment en paix" est au final, une œuvre sublimée par sa noirceur oppressante et la qualité d'écriture et de mise en scène de Kurosawa. Un mélange subtil de polar et drame social intense, qui plus de 50 ans après sa réalisation, n'a rien perdu de sa force et de son impact mémoriel, c'est pour dire...