Titre international : Black Journal
Réalisation : Mauro Bolognini
Scénario : Luciano Codignola, Bernardino Zapponi, d’après une histoire inspirée de faits réels (les meurtres de Leonarda Cianciulli)
Production : Pio Angeletti, Adriano De Micheli
Société de production : Dean Film, Filmalpha
Pays d’origine : Italie
Avec : Shelley Winters, Max Von Sydow, Renato Pozzetto, Laura Antonelli, Rita Tushingham, Maria Monti...
Genre : Drame psychologique, comédie noire, film d’horreur
Durée : 110 minutes
Sortie :
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Italie : 1977
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États-Unis (sous le titre Black Journal) : 1979
Résumé
Dans l’Italie fasciste, Lea, une femme d'âge mûr, vit dans une obsession étouffante pour son fils adoré, Michele. Craignant qu’il ne meure prématurément comme ses autres enfants, elle se tourne vers la sorcellerie. Convaincue qu’un sacrifice humain peut protéger son fils, elle assassine plusieurs femmes qu’elle attire chez elle...
Mon Avis
Vous connaissez ma passion pour le cinéma italien, et ce dans tous les genres, du Giallo, en passant par le wester spaghetti, le poliziotteschi, l'horreur ou encore le grand cinéma classique italien, comme celui que je vous propose maintenant, "Black Journal" ou "Gran Bollito" de son titre transalpin. Et ce, à travers une œuvre rare, étrange et profondément dérangeante, inspirée d’un fait divers réel survenu dans l’Italie des années 30. Ce film mêle réalisme macabre, grotesque baroque et critique sociale, dans une forme profondément originale.
Analyse détaillée de mon point de vue :
Le film est donc basé sur la véritable histoire de Leonarda Cianciulli, surnommée « la saponificatrice de Correggio ». Elle tua trois femmes entre 1939 et 1940 et transforma leurs corps en savon et gâteaux. Cette affaire a fasciné l’Italie, notamment pour son aspect grotesque et le mobile absurde (protéger son fils à la guerre).
Voici les thèmes principaux que j'ai retenu :
1. L’amour maternel dévoyé
Lea incarne l’archétype de la mère possessive jusqu’à l’aberration. Elle tue par amour, non par haine. Son amour est dévorant, annihilant, presque sacré dans sa perversion.
2. La folie ordinaire déguisée en piété
La religion, la superstition et le fascisme servent de toile de fond : tout est croyance aveugle. Lea prie, fait des rituels magiques, et agit dans une société où la pensée est déjà soumise à une idéologie autoritaire.
3. Le travestissement et l'identité
Les femmes jouées par des hommes (Max Von Sydow excellent, ainsi que Renato Pozzetto) renforcent la dimension grotesque et cauchemardesque. Le malaise provient de cette distorsion du réel, comme si Lea tuait des doubles d’elle-même, ou des caricatures de féminité. Ce procédé évoque aussi la fluidité des identités, l’aliénation, et une critique implicite de la représentation féminine dans une société patriarcale. Et ça j'ai adoré dans le traitement de l'histoire !
4. La solitude et la monstruosité
Le film plonge dans la psychologie d’une femme isolée, peu aimée, ignorée du monde, qui trouve une logique intérieure à ses actes monstrueux. Elle est à la fois bourreau et victime d’un monde oppressant.
Concernant l'Esthétique et mise en scène :
1. Un style baroque et théâtral
Décors chargés, cadrages serrés, tonalités chaudes voire étouffantes : Bolognini accentue le malaise par une mise en scène stylisée, proche parfois de Fellini ou Visconti dans le traitement du grotesque et du décadent.
2. Une direction d’acteurs singulière
Shelley Winters livre une prestation intense et excessive, totalement habitée. Les hommes travestis jouent leurs rôles avec une forme d’outrance contrôlée, comme dans un opéra morbide. Max von Sydow est saisissant dans un rôle secondaire transformé en parodie tragique.
3. Un ton entre horreur psychologique et satire sociale
Bolognini oscille entre le film d’horreur, la comédie noire, et le drame psychologique. L’humour noir est présent mais jamais gratuit, souvent au service d’une critique de la société fasciste, patriarcale et conformiste.
Contexte historique et politique :
Le film, réalisé à la fin des années 70, renvoie donc au passé fasciste de l’Italie mais parle aussi de la violence sociale, du contrôle des femmes, et du poids de la religion dans l’identité nationale italienne. La solitude et la paranoïa de Lea font aussi écho à une société qui surveille, juge et exclut. C'est un film qui ne peut laisser indifférent si on l'analyse bien...
Black Journal est un film resté méconnu voire invisible pendant des années ! Il est aujourd’hui considéré comme une œuvre culte, redécouverte dans certains cercles cinéphiles pour son audace formelle et thématique. Son ton déconcertant, son casting improbable, et son esthétique déroutante en font un objet filmique difficilement classable.
Ma Conclusion
Un film dérangeant, audacieux, unique en son genre. Avec une performance remarquable de Shelley Winters. Une œuvre féminine, féministe et antifasciste… mais vu par le prisme du grotesque.
Il en résulte une œuvre inclassable, un conte noir sur l’amour, la mort et la folie, qui mérite amplement d’être redécouvert !
Lien dispo après 15 à 20 de coms de remerciements...
Merci pour les coms et donc voilà !
Full HD 1080p VF +VO+STFR ( 12 go) :
https://1fichier.com/?jqiq9025tykmsembiffg
Sous titres fr (les memes pour la version light et lourde) :
https://1fichier.com/?tp32h2k7alfgjbvqcc05
Version light HD VF (1,74go) :
https://1fichier.com/?oyg6ac0g6g2lhp9aucqb
Version light HD VOSTFR (incrustés) (3,7 go):
https://1fichier.com/?9aszoq93xidkky9iuwr5














Cool, merci Atreyu, encore une découverte
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RépondreSupprimerslt c'est sympa mais je ne mets pas d'autres liens vers du stream comme ok ru meme en 1080p je prefere proposer la version bluray et j'ai aussi la vf et surtout je propose la vo+stfr merci bien
Supprimerle blog reste prioritaire merci
Supprimeret surtout je le propose ici meme, cest pour préciser
SupprimerLe texte d'accompagnement me donne très envie de voir le film. Merci pour le partage.
RépondreSupprimertant mieux, car cela prends du temps de faire ma critique aussi et c'est pour donner envie de le faire connaitre
SupprimerMa foi, ça m'a l'air sympathique ce film, merci patron.
RépondreSupprimerLaura Antonelli, hmmm... merci pour le partage !
RépondreSupprimerJe l'avais découvert il y a quelques années en salle, quand il était ressorti, et cela avait été plus qu'une heureuse surprise. Je connaissais déjà plusieurs films de Bolognini, que j'aimais pour la plupart, des oeuvres complexes, sensibles aux enjeux historiques, mais aussi ancrées dans leur temps. "Liberté Mon Amour", "L'héritage" notamment sont magnifiques de finesse et de précision. Mais quand je découvris ce "Black Journal", je ne m'attendais pas à ça : un sens de la satire, un goût pour l'horreur bouffonne, quelque chose qui se rapproche d'une forme malade, d'un pourrissement sec, je n'avais jamais vu cela chez Bolognini. Un film étonnant d'un bout à l'autre, dont le son des petits gâteaux secs vous hantent longtemps.
RépondreSupprimerUn choix et un partage formidable, Atreyu, merci beaucoup.
Merci beaucoup par avance pour ce film !
RépondreSupprimerEn voilà une rareté ! Vivement le lien, merci Atreyu
RépondreSupprimerExcellent film de Bolognini, proposé naguère par le Cinéma de Minuit, assez différent de ce que propose l'auteur habituellement et qui a fini par bénéficier d'une sortie en salle à Paris, il n'y a seulement que quelques années. Merci pour cette version restaurée.
RépondreSupprimerj ai jamais vu ce film ,ca manque a ma culture cinématographique. merci de l avoir publié ,j ai tres hate de le visionner.
RépondreSupprimerVu en VHS, impatient de le voir en HD. Merci beaucoup.
RépondreSupprimerMerci beaucoup
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas, trés curieux de voir cela, merci
RépondreSupprimerCe commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerTotalement d'accord ! meme si j'adore aussi Laura Antonelli, pour d'autres films, comme Malicia, car ici elle a un role mineure...
SupprimerVivement le lien, merci Atreyu
RépondreSupprimermerci pour le partage
RépondreSupprimerExcellent ! Merci Atreyu :) !
RépondreSupprimerMerci Pascal. Rien que pour Laura Antonelli.
RépondreSupprimerGrand merci pour cette belle version avec la belle Laura Antonelli
RépondreSupprimerWOW aussi intéressant que dérangeant !... Merci
RépondreSupprimerPour moi une curiosite.merci
RépondreSupprimerMerci infiniment Atreyu pour cette proposition et que dire de cette presentation on ne peut plus attrayante, jamais eu le courage de regarder la version vhs, la decouverte sera bien plus percutante en HD! Je me languis de decouvrir cette « Grande bouillie » des genres.
RépondreSupprimerMerci à vous Atreyu
RépondreSupprimerde rien, et felicitations pour votre blog que j'aime beaucoup ! ! grace a vous j'ai decouvert quelques pépites comme let's scare Jessica to death !
SupprimerBonjour Atreyu, je ne connais pas ce film et j'adore laura Antonelli, mais il n'y pas de lien pour la version light? ce serait possible de le mettre. Ou remettre l'autre lien ? Ce serait top.
RépondreSupprimerslt ça arrive incessamment sous peu
SupprimerUn gros merci.
RépondreSupprimerMerci beaucoup, excellent de l'avoir en vo.st pour une parfaite immersion dans le film.
RépondreSupprimerMerci bien.
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour cette découverte !
RépondreSupprimerCe genre de rôle lui va tellement bien à Shelley Winters. Encore un film que je vais voir avec grand plaisir grâce à vous. Merci beaucoup.
RépondreSupprimerMerci bien!
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