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mercredi 19 septembre 2018

Etrange Festival 2018 : Palmarès + Bilan !


                           RESUME DES PRINCIPAUX FILMS PRIMES :




Avis critique sur la plupart des films sélectionnés, pour en savoir plus, cliquer sur "infos" ci-dessous : 


Et voilà, un nouveau chapitre se tourne à présent vers l'horizon 2019, toujours aussi prometteur, du cinéma de genre, et ce, grâce à l'Etrange Festival. 
Mais avant de revenir, nous l'espérons, l'année prochaine, faisons un retour sur quelques films que j'ai eu l'opportunité de découvrir et dont je vous livre ci dessous, mon avis le plus objectif possible :



Grand Prix et Prix du Public : "The Spy Gone North" de Yoon Jong -Bin (Corée du Sud)




Sans conteste l'un des 3 meilleurs films du Festival, qui mérite largement son "Grand Prix" et celui du "Public" qui a donc totalement adhéré, même si beaucoup de festivaliers reprochent souvent à ce genre de films de ne pas avoir réellement leur place à un Festival comme l'Etrange. 
Avis que je ne partage pas, car aujourd'hui "L'Etrange" est devenu au fil du temps, une manifestation qui s'adresse finalement à tous les genres, sans exception. 
Comme souvent, le cinéma coréen frappe fort avec ce brillantissime thriller d'espionnage, sur un agent secret sud coréen, envoyé en mission pour déceler les intentions ou non d'utilisation d'armes nucléaires, de la part des dirigeants nord -coréens. Au delà de l'analyse subtile du contexte politique délicat entre ces deux pays, le scénario sans recourir à une once d'action, ménage un suspense progressif passionnant, uniquement basé sur la qualité de l'interprétation et des dialogues, mais aussi de ses rebondissements, sans oublier la forme, avec une mise en scène sobre, mais somptueuse de par ses choix artistiques. 

Un classique instantané ! 




The House That Jack Built de Lars Von Trier (Danemark, USA, France, Suède)


Assurément, l'un des chocs (avec "Utoya, 22 juillet" d'Erik Pope et "Climax" de Gaspar Noé ) du Festival. L’histoire de Jack (époustouflant "Matt Dillon" dans le rôle), un serial killer pas comme les autres, dont on suit le quotidien criminel à travers sa vision du monde, du choix de ses victimes et de ses inspirations d'architecte, cherchant à construire la maison de ses rêves. Des réflexions qu'on entend tout au long du film en voix off avec à l'écoute un confident qui semble très attentif à son récit. Il est clair que "Lars Von Trier" va diviser avec ce film brut de décoffrage, surtout quand il dépeint la violence à travers des scènes qui peuvent mettre mal à l'aise les plus sensibles, mais aussi par les pensées de Jack  et de ses visions illustrées. Ce qui est sur, c'est que le film fera surement son effet, de par son caractère authentique (on pourrait croire à une histoire vraie) .


C'est donc à une véritable descente aux enfers aux tréfonds de l'âme humaine auquel on assiste, ou le réalisateur comme à son habitude choisit de montrer l'horreur, à sa manière, mais pas seulement, même si les personnes sensibles pourront ressentir un certain malaise, devant la description sans concessions de ce pamphlet nihiliste, mais dont l'idée générale ne consiste pas qu'a faire l'apologie d'un monstre à visage humain. 

Une démarche surprenante et audacieuse, d'un cinéaste unique en son genre, lui aussi .




                                   A Vigilante  de Sarah Daggar-Nickson (USA)



Encore une fois, on continue sur les bonnes surprises avec ce drame sur fond de vengeance d'une femme (Olivia Wilde) autrefois maltraité par son conjoint et qui suite à une confrontation va perdre son fils. Avec tact, la réalisatrice cerne les motivations profondes de son personnage avec beaucoup de conviction. Une femme qui cherche à retrouver son équilibre psychologique, en choisissant d'aider les victimes de maris violents tout en poursuivant un désir de vengeance personnelle. 
En arrière plan, tout en finesse et sans jugement, elle s'intéresse également aux témoignages de certaines de ces femmes meurtries, dont les scènes sont touchantes de vérité. 

"A vigilante" fonctionne de bout en bout, de par sa rigueur dramaturgique, et s'avère une belle réussite du cinéma indépendant.





                                      BuyBust de Erik Matti  (Philippines)


Le cinéma de genre philippin qui s'attaque au cinéma d'action façon "The Raid" ! S'il n'a pas l'efficacité de ce dernier, il reste néanmoins l'un des meilleurs actionner movie tourné dans un quartier de Manille. Si "The Raid" se déroulait dans un gigantesque immeuble, "Buybust" impressionne de par le décor, une sorte de favella immense et surtout labyrinthique. 



Une escouade est envoyée sur place, pour captuer (ou tuer), un baron de la drogue. Malheureusement, les choses ne vont pas se dérouler comme prévu. Histoire simple, certes, mais sur les deux heures de film, après une intro un peu longue pour installer les personnages, on entre ensuite de plein pied, dans un survival intense et sans limites.  
Au bout de 50 mn environ, c'est parti pour une vague de gunfights, cascades, combats de rues nerveux avec tueries diverses, qui ne s'arrêteront plus.  Au contraire de "Vilainess" l'année précédente qui donnait mal a la tête avec sa pratique abusive de la "shaky cam" , "Buy bust" s'avère beaucoup plus lisible dans les scènes d'action en utilisant parfaitement le décor tentaculaire du bidonville ou l'escouade affronte les très nombreux sbires du boss, mais pas seulement eux, en fait.... 




                                          Utoya, 22 juillet de Erik Pope (Norvège)




On continue avec le meilleur de cette édition 2018, sur le drame qui secoua la Norvège en 2011. Un extrémiste de droite, surarmé, se rend sur la toute petite île d'Utoya, , et commence à massacrer sur son chemin, un groupe de jeunes travaillistes,  déjà présents sur place, dans le cadre d'un camp d'été. S'en suit la panique ou tout le monde s'enfuit ou il peut pour essayer de s'en sortir. 
En choisissant de filmer le drame sous forme de plan séquence, qui suit principalement le point de vue d'une jeune fille venue avec sa soeur, le réalisateur se concentre sur la vision des personnes pourchassés, par l'intermédiaire du parcours de la jeune fille (ci dessus). 
Ce qui donne un contexte hors champ habilement traité, qui renforce l'efficacité, l'impact et surtout la résonance glaçante des coups de feu réguliers qu'on entend presque en continu (sachant que le drame s'est déroulé en 1h12 mn). S'imaginer les personnes, affolés, tomber sous les balles du tueur sans pitié qu'ils croisent, est parfois bien pire que de voir l'acte en lui même. 
Réaliste et souvent émouvant, le film n'est pas exempts de quelques défauts, sur la durée de certaines scènes, qui semblent trop s'étirer, atténuant parfois le rythme soutenu du drame. Mais "Utoya" demeure un film coup de poing, indispensable à voir, car il nous rappelle les faits, juste les faits, sous leur plus cruelle véracité. 



Pour conclure ce tour d'horizon des films, toutes sections confondues, je citerai pêle mêle, d'autres films de qualité (mais pas tous...) tels que :




"Perfect" de Eddie Alcazar  (USA)

Une incursion sf, quasi expérimentale, assez déroutante dans sa finalité, qui reste une belle expérience de cinéma visuel et sensoriel avant tout. 




Mandy de Panos Cosmatos 



Un ovni dans le genre ! Tonitruant, décalé, sauvage et doté d'une réalisation inspirée, avec un "Nicolas Cage" revanchard qui s'en prend, à une secte de fanatiques, guidée par un gourou charismatique. 



May the devil take you de Timo Tjahjanto (Indonésie)




Mélange horrifique indonésien plutôt intéressant, oscillant entre "Evil dead", "Poltergeist" et "Demons", le film parait cependant très convenue, la faute à un récit trop prévisible dans la construction, et qui a force de vouloir trop en faire dans ses excès, n'impressionne guère niveau curseur de la peur. Même si'l reste tout a fait regardable dans le genre, il s'avère au final bien moins percutant que le premier film d'horreur du réalisateur "Macabre" (co-réalisé avec son frère). 




                                 The Nightshifter de Dennison Ramalho  (Brésil)



Un film d'épouvante brésilien, très intéressant dans l'approche. Un employé de morgue parle avec les morts. Un  jour, il apprend de la bouche d'un défunt que sa femme le trompe et va chercher à se venger. Mais suite à cela, il déclenche une terrible malédiction. Assez classique dans le genre et en meme temps, montrant un contexte très réaliste sur l'aspect social, l'atmosphère d'angoisse qui s'en dégage fonctionne bien, surtout dans les moments horrifiques. Bien, sans plus.






                                        LIVERLEAF de Eisuke Naito (Japon)



Tirée d'un manga très graphique, "Liverleaf" est une odyssée de la vengeance d'une rare cruauté. Implacable de bout en bout, dan sa construction scénaristique, on ne peut en ressentir de l'indifférence, tant la noirceur du sujet s'avère particulièrement efficace dans ce qu'elle décrit. Parfois empreint de poésie et d'amour, "Liverleaf" est une oeuvre au caractère puissant dans sa dramaturgie, imprévisible et viscérale .
De mon côté, c'est l'un des films de vengeance, à la fois, le plus beau et le plus monstrueux sur l'être humain que j'ai pu voir... (avec "I saw the devil" de Kim Jee woon). 











 L'heure de la sortie de Sébastien Marnier (France)


Le seul film français de la compétition, demeure une bonne approche d'un mystère autour du suicide d'un prof dont le remplaçant va rapidement s'apercevoir que ses élèves aux comportements inquiétants y sont peut être pour quelque chose.? Misant avant tout sur l'ambiance, vers quelque chose qu'on ne voit pas forcément venir, le réalisateur s'en sort bien en créant avec sa co-scénariste un habile suspense, dont la chute est très réussie, je trouve. 
Plus l'intrigue avance, plus on a envie de savoir ce qui crée ce malaise latent autour de ses élèves surdoués.











Et pour finir sur les films que je considère de très bonne facture, "The Dark" est une véritable pépite, originale et surprenante, qui s'attache à suivre la rencontre inattendue dans une forêt qu'on dit hantée, entre une jeune fille morte vivante et Alex, un aveugle qui a été kidnappé et enfermé dans une voiture.  








Je passerai très vite sur "Luz" un trip expérimental allemand aux louables intentions de départ, intrigant, mais qui se transforme vite en un récit trop confus, qui cherche à brouiller les pistes, sans réellement qu'on sache ou le réalisateur veut en venir... Ou alors très difficile d'adhérer à son propos..




.
Quant au film d'ouverture, "Anna and the apocalypse", comédie musicale avec une invasion de zombies, j'avais l'impression de voir un long épisode de "High school musical" avec un peu de gore. Mais ce mélange constant entre comédie, chansons et drame, en devient très vite lassant, le film conjuguant mal les trois genres, à la différence d'un "Shaun of the dead", largement plus pertinent dans sa thématique de comédie horrifique, du début à la fin. 















Idem pour "Meurs, monstre, meurs" de Alejandro Fadel,  film argentin à connotation fantastique, autour d'une créature étrange sur lequel un policier d'une petite bourgade va enquêter suite à la découverte d'une victime dans une ferme.Avec un scénario qui se traîne beaucoup trop en longueur, laissant rapidement place à l'ennui et sans réel intérêt sur ce que représente la mythologie du monstre en question, dont on n'apprend rien finalement. La faute à une histoire peu captivante, au rythme laborieux, plombé par la présence de personnages très peu charismatiques, dont le personnage principal (ici, sur la droite),  détient de loin, la palme. 





Pour finir, je ne vous conseillerai pas de voir ce que je considère comme le film à sketchs horrifiques le plus inintéressant que j'ai pu voir depuis longtemps. "The field guide to evil" mis à part ces habiles transitions (avec le livre) avant chaque courte histoire (8 au total) n'a rien de passionnant sur les récits qu'ils proposent, ne donnant que très peu de substance accrocheuse à l'ensemble. Excepté 2 histoires sur les huit qui savent se montrer originales et surtout intéressantes à suivre. Ce qui n'est pas le cas du reste...





Je n'oublierais pas de citer le film de la clôture, "The man with the magic box" de Bodo Kox, une incursion sf polonaise plutot réussie, avec des zones d'ombres parfois complexe dans le récit, qui traite de voyage dans le temps. Et ce, par l’intermédiaire d'un objet ordinaire, au sein d'une société future dystopique. 




Une fois n'est pas coutume, le Festival aura su miser sur la diversité, même s'il n'est jamais évident de se renouveler dans les choix proposés chaque année pour plaire au plus grand nombre. Ceci dit, sur "Les Chroniques d'Atreyu",  et tant que le blog existera, il sera la pour défendre ce genre ce cinéma là, en particulier, à travers ce type d’événements que l'on espèrent voir perdurer dans le temps ! 

Vivement septembre 2019, pour ce qu'on imagine comme la date anniversaire des 25 ans de l'Etrange Festival ! 


                                                                    P.Vaccaro (Atreyu)



                                 Ci-dessous : "Best of de l'Edition 2018 ! "




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