Pages

Powered By Blogger

mercredi 4 février 2015

G.KULT : "22ème FESTIVAL FILM FANTASTIQUE DE GERARDMER"



Enregistré en direct du 22ème Festival du Film Fantastique avec les invités suivants :
Philippe Rouyer : revue "Positif" et l'émission TV "le Cercle" sur C+
Christophe Lemaire : journaliste à Filmo TV
Stephanie Delpech du "Journal du Dimanche"
Baptiste Liger : "L'express" "Technich'art"
Corentin Palenquini : "Allociné"
Alain Spira : "Paris Match"
Mehdi : "Metro News"
Retour critique sur le Palmarès des films en sélection et de ceux non primés
Focus sur "Jupiter Ascending" de L et A. Wachowski présenté en avt première pendant le festival
"Electric Boogaloo" de Mark Hartley

Attention gros spoiler à 58 mn jusque 1h12 sur le film "Goodnight Mommy" ! ne surtout pas ecouter avant de l'avoir vu .sortie en Avril 2015

Merci et bonne écoute !

P.Vaccaro (Atreyu)


N'hésitez pas à laisser vos commentaires ci-dessous !


lundi 2 février 2015

FESTIVAL DE GERARDMER 2015 : LE PALMARES !



PALMARES DU 22 ème FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE  :


Grand Prix et Prix de la Critique : "It Follows" de David Robert Mitchell (Usa)
























Prix du Jury Ex-aequo :
"Ex-machina" d'Alex Garland (GB) et "The Voices" de Marjane Satrapi (Usa)
Prix du Jury Jeunes : "Goodnight Mommy" de Veronika Franz et Severin Fiala (Autriche)
Prix du Jury Sci-fi : "Goodnight Mommy" de Veronika Franz et Severin Fiala
Prix du Public : "The Voices" de M. Satrapi
Prix de la Meilleure musique originale : 
These final Hours" de Zak Hilditch (Australie)
Prix du Meilleur court-métrage : Habana de Edouard Salier (France)



Nous voici donc à l'heure du bilan concernant la "22 ème édition du "Festival international du Film Fantastique de Gérardmer" et pour résumer en deux mots la sélection de cette année : 

Qualité et Diversité !


D'un autre côté je ne m'attarderais pas sur le reste des autres films particulièrement pesants dans le genre comme le "Man in the orange jacket"

film d'origine estonienne dont l'idée de départ intéressante sur 10 minutes, donne ensuite lieu à un exercice contemplatif sans réel intérêt dans sa finalité, et qui sur une durée d''à peine une heure et dix minutes, peine laborieusement sur sa dernière heure à trouver un développement attractif quant aux intentions louables du début. 




On oubliera également assez vite le film de science-fiction "The Signal" (ci-desssous) qui partant d'un bon postulat dans le propos tombe dans la dernière demi-heure, vers une théorie totalement absurde par rapport aux enjeux mystérieux qui précèdent, ce qui lui retire donc également tout son intérét. 





On retiendra juste le temps d'une séance, le "slasher" forestier, "Cub"
( "Jonas Govaerts") et son cortège de scouts se faisant occire par un tueur masqué, mais qui malgré une belle mise en scène notamment sur la mise à mort de certains des personnages, s'avère tout de même vite répétitif et surtout prévisible dans son shéma de renouveler un tant soit peu le genre, déja ultra-balisé. 



Pour finir sur les films non retenus par le Jury, "Jamie Marks is dead" ("Carter Smith") bien qu'inspiré de toute évidence par l'ambiance d'une série comme "Twin peaks" nous présente l'histoire d'un jeune lycéen revenant d'entre les morts pour chercher à témoigner son intime compassion envers un autre étudiant que ce dernier et sa petite amie sont les seuls à voir. 
Tout ceci avant de devoir tot ou tard rejoindre le tunnel de l'au-delà, en espérant accomplir un dernier souhait sur Terre.  Malgré une idée de départ intrigante, le traitement qui s'ensuit est lui, d'une lourdeur déconcertante, cumulant des scènes de dialogue au rythme languissant noyées dans un sentimentalisme exaspérant. Un shéma narratif ne présentant aucune intrigue, que ce soit, en termes de suspense ou de rebondissements, quant à cette rencontre inattendue entre le vivant et le mort, si ce n'est celle de développer une relation amicale, voire plus intime de la part du revenant en question, envers celui avec lequel il n'avait pu concrétiser de son vivant, son rapprochement au lycée. 
Pour ne rien arranger, l'acteur jouant le jeune homme décédé ressemble trait pour trait au personnage de "Harry Potter", donnant la désagréable impression d'assister au retour d'outre-tombe du sorcier, s'ajoutant aux défauts évidents d'un film manquant cruellement d'ambition. 




 Meme sentiment de film inabouti dans ses intentions d'origine, avec "Honeymoon" ("Leigh Janiak") qui retrace la lune de miel d'un couple parti célèbrer leur union, dans une maison en forêt et dont la relation va peu à peu se détériorer suite à des évènements insolites que va rencontrer en particulier, la jeune femme. A vrai dire, peu ou pas grand chose finalement ne se passe dans ce récit sans grande surprise, qui malgré l'atmosphère prenante des lieux, tourne à vide quant à ce qu'il propose dans sa réflexion psychologique sur ce qui insidieusement peut créer l'angoisse et la lente descente aux enfers d'un couple cherchant un sens à leur vie.


A présent revenons plus en détail, sur ce qui a justement fait que "la qualité" s'est vu récompensé à travers le Palmarès 2015 ! 

Tout d'abord, il y aurait tant à dire sur l'excellent choix du jury d'avoir récompensé à juste titre du "Grand Prix" l'excellent "It Follows" ! Sans hésitation, le film du festival le plus abouti et le plus ingénieux dans sa conception, qu'elle soit formelle ainsi qu'à travers son scénario d'une grande intelligence d'écriture et ce de bout en bout. 
On suit donc le récit captivant, d'un groupe de jeunes qui essaient de s'extirper d'une étrange et terrifiante malédiction, se transmettant de façon surprenante, par relation sexuelle. Sans vouloir donner une véritable explication sur l'origine exacte de ce phénomène ( ce qui en est aussi l'intéret)  qui contamine en particulier la jeunesse étudiante, le réalisateur réussit le tour de force d'imaginer et de développer avec originalité un suspense très efficace, en filmant l'ampleur et les conséquences néfastes d'une sorte de "MST" de la peur, par des apparitions de "choses" qui sont la pour vous suivre, vous attraper et vous emporter dans la mort sauf si vous réussissez à les fuir et surtout à transmettre à nouveau la malédiction que l'on vous a infligé en trouvant un autre partenaire sexuel à qui la redonner. Des apparitions, qui à elles seules peuvent marquer longtemps les esprits. 
Tout ceci filmé de façon magistrale, avec des plans magnifiques et des mouvements de caméra millimétrés avec précision pour conférer à l'histoire, la meilleure accroche visuelle possible
Quant à l''utilisation habile de la musique, elle aussi joue un rôle très important, à la manière d'un film de "John Carpenter" et s'avère en parfaite harmonie avec le rythme progressif du film.
 Une pépite du genre, dont la sortie dans les salles est  prévue dès le 4 février prochain.


Autre film qui méritait de figurer dans ce Palmarès, et qui se voit remettre le Prix du Jury et le Prix du Public, à savoir, le délirant et ironique "The Voices" (sortie en mars prochain) film tourné aux Etats-Unis, faisant office de commande pour Marjane Satrapi ("Persépolis" "Poulet aux prunes"), et qui fait preuve d'un sens de l'absurde et du loufoque jubilatoire, tout en traitant d'un cas unique de schizophrénie ou un homme employé d'une petite entreprise, parle régulièrement avec son chat et son chien, et qui va sans le vouloir être ammenée à commettre le meurtre de la femme qu'il désire. 
Suite à cet accident, va naitre en lui, un plaisir coupable enfoui qu'il tente de réfreiner malgré la tentation de certaines voix qui lui conseillent au contraire de poursuivre dans cette voie . 
Il faut saluer, au delà du côté jubilatoire du scénario de traiter avec sarcasme et surtout avec humour, d'un personnage en quete de bonheur, (hantée cependant par un passé douloureux), la forme quasi cartoonesque du film qui lui confère beaucoup de folie dan sa lecture des scènes.
Une récréation indispensable qui apporta une fantaisie bienvenue, du fait qu'elle a tellement enthousiasmée le public du festival, que ce dernier lui a également offert son prix !




L'autre Prix du Jury, concerne "Ex-Machina", relecture habile et très stylisée sur un cas d'intelligence artificielle relatant l'histoire d'un homme choisi par le big boss d'une grande société oeuvrant notamment dans la robotique, afin de rejoindre celui ci dans sa propriété isolée (faisant office de laboratoire de recherches) et ce dans le but de faire passer un test déterminant sur les valeurs humaines d'une I.A ayant l'aspect, d'une femme androïde, tout ceci sous le regard attentif de son créateur. 
 "Ex-Machina" est une oeuvre d'anticipation, ou Alex Garland (l'auteur de "La plage" et scénariste entres autres de "28 jours plus tard") pour son premier film, démontre des qualités évidentes de metteur en scène de par la mise en images soignée d'un décor futuriste, en signant un huis clos assez austère dans le ton, brillamment interprétée, ou tout repose sur le défi lancé par le créateur ("Oscar Isaac") à son jeune invité ("Domhnall Gleeson"), et sur ce que l'on apprend de l'I.A elle même.
 Il n'en reste pas moins qu'"Ex-Machina" ne peut éviter la comparaison avec ce qui a déjà pu se faire de meilleur dans le genre ("AI", "Blade Runnner", "Génération Proteus" ou "Eva" plus récemment) Son approche plutot minimaliste du sujet, tout en restant cependant satisfaisante, n'apportant au final, rien de révolutionnaire. Il demeure toutefois fortement recommendable à découvrir, meme si ce quelque chose en plus qui en ferait une oeuvre majeure manque à l'appel.



Je l'ai dit plus haut, cette 22ème édition était parmi l'une des meilleures sélections concernant la qualité des films en compétition et nul doute qu'avec "Goodnight Mommy" le film fera parler de lui et surtout de ces deux réalisateurs : Véronika Franz et Severin Fiala. 
Avec deux prix importants de cette compétition, que sont celui du "Prix du Jury Sci-Fi" et celui du "Prix du Jury jeunes", l'exercice de style des deux autrichiens s'apparente donc à un quasi huis clos assez étouffant mais intrigant, dans une maison de campagne ou deux frères jumeaux voient revenir leur mère victime d'un accident de la route et revenu dans la demeure pour terminer sa convalescence.
 Peu à peu, en raison du comportement parfois peu ordinaire de leur chère maman, les deux inséparables frères vont finir par douter sérieusement de l'identité réelle de cette mère qui ne ressemble plus à celle qu'ils ont connu. De ce fait, ils vont tout faire pour savoir ce qu'il en est vraiment. 
Avec "Goodnight Mommy" la tension s'installe par graduation jusqu'a devenir à la limite de l'insoutenable par moments. On pourrait voir dans ce film, un rapprochement évident avec l'univers de certains films de "Michael Haneke" ("Funny Games", "Benny's video" ou encore "le 7ème continent") l'aspect démonstratif en plus.
 En effet, plus ce récit obsessionnel avance, plus l'histoire prend des proportions ou le malaise psychologique et visuel s'accentue scène après scène, surtout pour le spectateur.
 Le film s'articule également auprès d'un twist majeur que certains pourront sans doute deviner ou pas jusqu'a une fin logique et implacable dans sa détermination. Autre constatation, "Goodnight mommy", pour ceux qui ont eu l'occasion de le découvrir ressemble par instants dans sa conception, à un autre bijou du fantastique, intitulé "The Other" (Robert Mulligan-1972) bien qu'il possède une structure cependant éloigné dans sa majorité. 
La mise en scène quant à elle est d'une limpidité d'orfèvre tant elle cible au plus près ses deux personnages principaux en quete de réponses avec un éclectisme des plans élaborés avec précision dans la description des lieux et des actes qui s'y déroulent. 
Un premier film qui ne pourra laisser indifférent donc, qu'il faut prendre le temps de digérer pour en apprécier toute la teneur et l'impact. 


On termine pour cette compétition, avec l'émouvant road-movie (en quelque sorte) pré-apocalyptique, "These final hours" ("Zak Hilditch") qui n'obtient qu'un prix de la meilleure musique originale, nouvelle catégorie de récompenses. 
Le film se déroule en Australie, à douze heures de la fin du monde, ou un homme ayant décidé d'aller faire la fête dans une immense maison, rencontre et sauve sur son chemin une adolescente de 12 ans, pour laquelle il décidera de finir par l'aider à rejoindre une dernière fois sa famille. 
Loin d'être un film apocalyptique au sens propre du terme, "These final hours"
souligne entre autres  les réactions possibles avant la fin du monde, d'une partie de la population. L'ordre et la loi, ne servent plus à rien et donnent libre cours a tous les excès dans les rues, l'anarchie s'installant au fil des heures, et chacun en bien ou mal, vaquant une ultime fois à ses occupations respectives. 
Le récit se resserre, par la suite, davantage sur le héros du film et son objectif de faire un geste de compassion envers une gamine qui cherche à rejoindre ses parents. 
Simple dans sa thématique, mais touchant et sonnant juste sur la caractérisation de ces deux personnages, agrémenté d'effets visuels sobres mais très efficaces vers la fin, "These final hours" va droit à l'essentiel, et s'affirme comme un film réussi sur le genre.



Dernière chose à noter, car qui dit "Festival" dit court-métrages, et cette année le meilleur pour le jury fut "Habana"
qui retrace il est vrai, avec force et panache dans un futur proche, le parcours pendant une guerre civile, d'un jeune garçon livré à lui même face au chaos qui occupe une capitale.

Voilà pour ce tour d'horizon général de ce Palmarès, qui a su privilégié le meilleur de la production actuelle, en récompensant une sélection riche et assez ouverte de par son éclectisme sur les thèmes abordés. 

L'édition 2015 s'achève donc sur un choix cinématographique très convaincant, ce qui ne fut pas toujours le cas, parmi les précédentes éditions (2013 notamment) quant à la sélection des films en compétition. 


Maintenant, le rendez vous est d'ores et déjà pris pour Janvier 2016 !


P.Vaccaro (Atreyu)